HUTAN
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A cause des impacts cumulés de la destruction de l’habitat disponible et du braconnage, la population d’orangs-outans de Bornéo (Pongo pygmaeus) a chuté de plus de 85% au cours des 50 dernières années. On estime aujourd’hui le nombre global d’individus à un peu plus de 100000, dont environ 11000 établis dans l’Etat de Sabah au nord-est de l’île de Bornéo. Cette population évolue principalement en dehors des aires protégées, dans des forêts exploitées pour leur bois ou converties en plantations de palmiers à huile. L’espèce est classée « En danger » sur la Liste Rouge de l'UICN.
Les orangs-outans sont les plus gros mammifères arboricoles de la planète. Leur taux de reproduction est particulièrement lent, avec seulement un petit élevé tous les 6 à 8 ans, ce qui les rend encore plus vulnérables aux pressions sur leur environnement, notamment le braconnage.

La morphologie de l’éléphant de Bornéo (Elephas maximus) diffère de ses cousins continentaux : il est plus petit, possède des oreilles plus grandes, une queue plus longue et des défenses rectilignes. Il est aussi capable de se reproduire à un âge plus précoce et l’intervalle entre chaque naissance est plus court. Son origine à Bornéo fait débat : certains affirment qu’il a colonisé l’île au Pléistocène et qu’il a évolué ensuite de façon indépendante en raison de sa singularité génétique et des divergences constatées avec toutes les autres populations, tandis que d’autres pensent qu’il descend d’individus captifs importés comme cadeaux royaux sur l’île au 15ème siècle. Aujourd’hui sa population est estimée à environ 2000 individus mais elle est extrêmement menacée par la destruction et la fragmentation de son habitat, par sa faible diversité génétique et par les conflits de plus en plus fréquents avec les communautés humaines.

Pour préserver ces animaux emblématiques qui jouent un rôle essentiel au sein de leur écosystème en participant notamment à la régénération des forêts, HUTAN agit dans plusieurs domaines.
Elle étudie le comportement et suit les populations d'orangs-outans et d’éléphants dans différents types d’habitats (zones protégées, forêts exploitées, plantations de palmiers…) afin de comprendre comment les animaux interagissent avec ces milieux hétérogènes et s’ils parviennent à s’adapter lorsque des mesures de protection sont prises.
Plantation de palmiers à huile © HUTAN Plantation de palmiers à huile © HUTAN
En acquérant des terres puis en reboisant les zones dégradées à l’aide de pépinières gérées par les communautés locales, HUTAN crée des corridors forestiers indispensables aux déplacements des orangs-outans et à la migration des éléphants dans la Kinabatangan. Elle lutte contre la fragmentation de l’habitat en aménageant des ponts artificiels qui permettent aux orangs-outans de traverser les bras d’eau devenus infranchissables à cause de la destruction des grands arbres.
Ses rangers protègent la forêt contre les coupes de bois illégales et sa faune contre le braconnage, et cherchent à atténuer les conflits avec les villageois (dont les cultures peuvent notamment être détruites par les troupeaux d’éléphants) grâce à l’installation de clôtures électriques ou de drains.
Reforestation © HUTAN Reforestation © HUTAN
Enfin, HUTAN organise régulièrement des actions de sensibilisation des populations (interventions dans les écoles, organisation d’évènements avec activités éducatives…) et travaille au renforcement des compétences locales en matière de conservation en formant ses équipes à différentes techniques telles que l’analyse de la qualité de l’eau et des sols, la pose de pièges photographiques ou la collecte de données.
Education à l'environnement © HUTAN Constatation des dommages causés par les éléphants © HUTAN
HUTAN emploie aujourd’hui une cinquantaine d’assistants locaux tous issus des villages alentours et elle développe des actions de conservation pour de nombreuses autres espèces présentes dans la région de la Kinabatangan : calaos, hirondelles, tortues d'eau douce, amphibiens, papillons...
Palmyre Conservation soutient financièrement HUTAN depuis 2002.