LPO
Le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis a missionné la LPO pour coordonner le suivi de la nidification du Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) sur l’ensemble du littoral de cette aire marine protégée qui s’étend du Médoc en Gironde à l’estuaire du Payré en Vendée.
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Ce petit échassier mesurant moins de 20 cm et pesant à peine 45 g tire son nom du collier incomplet de plumes brun-noir présent autour de son cou. Il se nourrit principalement d’insectes et d’invertébrés (petits crustacés, vers marins, mollusques) présents dans la laisse de mer, un écosystème constitué de débris naturels déposés par les vagues sur le littoral à chaque marée.
La femelle pond 2 à 3 œufs à même le sol en haut de plage entre avril et juillet. Le mimétisme des œufs et des poussins avec leur environnement les rend très difficiles à repérer et par conséquent extrêmement vulnérables au piétinement et au dérangement, qui plus est à une période de l’année où l’activité touristique sur les plages s’intensifie. Ainsi des nids peuvent être détruits par les pieds des promeneurs, des chiens non tenus en laisse, la circulation d’engins motorisés ou encore le nettoyage mécanique des plages. Les couples peuvent aussi être dérangés lorsqu’ils couvent : il y a alors un risque d’abandon du nid et si les œufs ne sont pas couvés pendant un certain temps, il n’y aura pas de poussins !
Oeufs pondus à même le sable © Elisa Daviaud 
Poussin © Elisa Daviaud
En Charente-Maritime, 80 couples de ce limicole nichent et se reproduisent principalement sur les plages de la presqu’île d’Arvert situées tout près du Zoo de La Palmyre ainsi que sur l’île d’Oléron. L’espèce est classée Vulnérable sur la Liste rouge des oiseaux menacés de France métropolitaine en raison de la disparition et de la dégradation de ses habitats de nidification. La multiplicité des activités humaines sur les plages et l’abandon des marais salants ont en effet fortement réduit le nombre de sites de reproduction disponibles pour oiseau limicole confiné aux milieux côtiers. L’espèce, protégée au niveau national et européen, compte environ 1500 couples reproducteurs sur l’ensemble du territoire métropolitain. Avec 200 couples nicheurs recensés, le parc marin abrite plus de 10% de la population nicheuse nationale !
Afin de préserver les nids du piétinement, la LPO effectue un suivi régulier de la population sur l’ensemble de l’aire protégée pendant toute la période de reproduction. Lorsque c’est nécessaire, elle installe des enclos de protection sur des secteurs très fréquentés qui présentent un risque important de destruction des pontes par piétinement involontaires et les accompagne de panneaux de signalisation et d’information. Elle organise aussi des opérations de sensibilisation auprès des usagers des plages, conseille et accompagne les organisateurs de manifestations sportives et culturelles, forme des bénévoles chargés de réaliser les prospections sur le terrain et mène des actions d’éducation à l’environnement.
Quelques conseils utiles pour réduire votre impact sur cette espèce qui fréquente nos plages et sauver les poussins :
• restez sur les sentiers balisés,
• tenez votre chien en laisse,
• évitez de fréquenter le haut de plage et les dunes de sable,
• privilégiez le bord de l’eau pour vos activités,
• si vous voyez un oiseau posé au sol qui vous semble blessé ou pousse des cris répétés, éloignez-vous au plus vite car il s’agit d’une stratégie de diversion d’un adulte destinée à vous tenir à distance du nid ou de poussins,
• évitez les zones balisées avec une signalétique adaptée à l’opération.
Ce partenariat entre Palmyre Conservation et la LPO Poitou-Charentes s’inscrit dans une volonté de renforcer nos actions en faveur de la préservation de la biodiversité à l’échelle locale.