Combattre le trafic des chimpanzés en Afrique

Libéria


Depuis 2019, la PASA (Association des Sanctuaires pour Faune sauvage Africains) tentait de mettre en sûreté plusieurs chimpanzés isolés détenus dans des conditions sordides à différents endroits de Guinée-Bissau. C’est désormais chose faite puisque le 9 juillet dernier, Fifi, Tita, Tzé et Simao sont enfin arrivés au Liberia où ils ont été pris en charge par le sanctuaire spécialisé Liberia Chimpanzee Rescue & Protection, la Guinée-Bissau ne possédant pas de centre de réhabilitation pour primates.

La vétérinaire Rebeca Atencia, également Directrice du Sanctuaire Tchimpounga au Congo, s’était rendue en Guinée-Bissau à la fin de l’année dernière pour évaluer l’état de santé de chaque chimpanzé et préparer leur transfert pour le Liberia. Plusieurs mois auront été nécessaires pour finaliser cette opération d’envergure, notamment pour rassembler les financements nécessaires, construire les caisses de transport et obtenir les permis CITES permettant de déplacer les animaux d’un pays à l’autre.

Même si le chemin est encore long avant leur réhabilitation définitive et la possibilité de vivre dans un groupe social, les quatre chimpanzés sont aujourd’hui hébergés dans des enclos adaptés et surtout côtoient quotidiennement d’autres chimpanzés. Ils peuvent ainsi tisser avec eux les liens sociaux essentiels à leur bien-être.

Le Zoo de La Palmyre a apporté son soutien financier à cette opération qui a été rendue possible grâce à l’intervention de la Direction Générale des Forêts et de la Faune (DGFF) et de l’Institut de la Biodiversité et des Aires Protégées (IBAP) de Guinée-Bissau, de l’Autorité du Développement Forestier du Liberia, de DHL Africa, de PASA, de l’institut Jane Goodall et du LCRP.

Malheureusement, le trafic de chimpanzés en Afrique atteint aujourd’hui un niveau record, tout comme le nombre d’individus recueillis par les sanctuaires africains. Alors que les adultes sont abattus pour leur viande, les jeunes sont vendus sur les marchés comme animaux de compagnie. Certains sont expédiés en Chine ou au Moyen-Orient, d’autres sont achetés sur place par des particuliers qui les détiennent isolés dans des cages ou enchaînés à des arbres. On estime qu’environ 3000 grands singes africains sont victimes de trafic chaque année.